Yoga et Santé

Le yoga aide à se tenir en forme, à prévenir la maladie et à rétablir la santé quand on tombe malade.

La pratique du yoga favorise un bon équilibre ostéo-articulaire et musculaire, améliore les fonctions respiratoires, cardio-circulatoires et digestives. Si certaines de ces fonctions sont perturbées, un professeur de yoga compétent peut collaborer avec le médecin pour aider la personne malade à guérir en utilisant les techniques appropriées et bien adaptées à chaque cas.

 

       

 

 

Le yoga ne promet ni l’invulnérabilité, ni l’immortalité. Il est concerné par le bienêtre profond de la personne, sa clarté mentale, sa liberté intérieure qui peuvent être rétablis, même si son corps ne peut pas toujours guérir.

Nous pourrions nous poser les questions :

Qu’est-ce que la santé ?
Qu’est-ce que la maladie ?
Qu’est-ce que la guérison pour le yoga ?

 

 

D’après les textes de la Tradition, il existe au plus profond de chaque être une source de clarté, de paix et de joie. Quand nous sommes heureux sans raison, nous sommes proches de cette source. Quand nous nous réveillons le matin pleins d’entrain et d’inspirations, nous l’avons retrouvée pendant le sommeil.

Le Yoga-Sûtra l’appelle Drashtuh, « ce qui voit, la vision claire », le Sâmkhya Kârikâ la nomme Purusha, « l’habitant de la citadelle ».

C’est notre essence profonde, le centre qui, tel le moyeu d’une roue, rassemble et harmonise tous les aspects de la personnalité.

Qu'est-ce que la santé ?

La santé de l’individu dépend du lien qu’il entretient avec cette source. Selon les Upanishad, d’elle émane prâna, le principe vital, le souffle de vie qui, véhiculé par la respiration, fournit l’énergie pour le bon fonctionnement et l’équilibre de tout le système psychocorporel.

Pour Tirumalai Krishnamacharya « Sans prâna aucune nourriture ne peut pénétrer dans le corps, aucun air ne peut être inspiré et expiré et aucun mouvement n’est possible……Prana apporte la vie à toutes les particules du corps. …. »

La libre circulation de l’énergie vitale témoigne de l’unité de la personne. Le rôle de la pratique c’est d’entretenir le lien avec l’être profond en orientant constamment le mental et les sens vers l’intérieur et en libérant l’espace dans le corps pour que prâna puisse circuler.

Qu'est-ce que la maladie ?

 

Quand des déchets s’accumulent dans le système, soient-ils d’origine corporelle ou mentale, le souffle vital n’a plus d’espace pour cheminer librement. L’être est alors coupé de son centre et de son énergie profonde et a plus de chances de tomber malade.


Dans ce cas, le rôle de la pratique c’est de réduire les symptômes, mais, plus profondément, d’éliminer les obstacles qui entravent le flot libre de prâna et de rétablir le lien avec le centre. « On ne peut soigner qu’un corps vivant, pas un corps mort. Un corps mort n’a pas d’énergie. C’est cette énergie qui aide le corps à guérir. Toute pratique du yoga doit porter l’attention sur cette énergie » (T.K.V. Desikachar, conférence du Lac de Garde, 1995)


Pour le yoga la guérison est un processus réunification.

Comment la guérison pour le yoga ?

La maladie est une expérience de vie. Comme toute expérience, elle peut nous enchaîner ou nous libérer (Yoga-Sûtra, chapitre 2, sûtra 18)

La médecine moderne reconnait que la dépression et le stress peuvent affaiblir les défenses du système immunitaire et provoquer la maladie. Ceci étant le cas, la même interaction corps/esprit qui l’a provoquée peut favoriser la guérison. En reliant le corps et l’esprit, la pratique du yoga apporte un soutien réel à la personne et concourt avec la médecine pour l’aider à se rétablir.

Pour tout problème de santé, le cours individuel offre le cadre qui mieux se prête à un accompagnement personnalisé.

Dans les mots de T.K.V Desikachar, le rôle du professeur de yoga c’est de « s’occuper de la personne plus que de la maladie ». Chacun est unique. Le respect de cette unicité détermine le choix de la pratique plus que l’affection en elle-même.

Les capacités d’écoute et d’empathie de l’enseignant vis-à-vis de son élève sont aussi importantes que sa compétence et son savoir-faire dans l’utilisation des moyens thérapeutiques spécifiques à chaque pathologie.

La relation de confiance qui se tisse progressivement entre les deux personnes et la pratique régulière soutiennent l’élève dans l’expérience qu’il a à vivre et favorisent le travail sur soi nécessaire à la guérison.

 
 
La pratique est un espace de co-création: l’enseignant tient compte de la constitution de la personne qu’il accompagne, des répercussions de la maladie sur son corps et son esprit et de ses besoins actuels. Il propose un schéma de séance, composé, selon le cas, de mouvements et de postures associés à la respiration, de visualisations, de méditations ; l’élève se les approprie, les ajuste, les fais évoluer, et, par l’intermédiaire du lien avec quelqu’un qui l’accompagne et le soutient, renoue le lien avec lui-même.

 

 

Souvent dans une expérience de vie où la personne se sent aliénée, comme étrangère à elle-même, la maladie est un signal d’alerte qui la renvoie à son désir de vivre et à la nécessité de se retrouver pour continuer à exister.

La pratique pose le cadre pour une action « purificatrice » au sens large qui doit soulager la souffrance physique et psychique, apaiser les angoisses, éliminer des impuretés, désencombrer, pour rétablir progressivement la circulation de prâna.

La discipline régulière favorise l’observation de soi et la réflexion dans l’action. Elle ouvre un espace pour reconsidérer certains comportements, poser un regard nouveau sur les situations et réorienter des choix de vie.

Progressivement l’attitude intérieure change. La personne ne s’identifie plus à la maladie, se recentre et se sent plus libre dans l’expérience qu’elle a à vivre. Avec un esprit apaisé et plus positif, elle retrouve en elle-même l’énergie de vie qui, avec les soins médicaux appropriés, peut l’aider à guérir.